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Le cyclo est-il un sport à risques ?
Article de Michel GASSE ( L'EST-ECLAIR du 21/03/2008 ) Limité à ses fonctions utilitaires ou compétitives, le vélo offre une autre voie plus bénéfique, la promenade et la découverte. A condition d'en respecter les règles fondamentales.
Sans compétition, sans performance par rapport à son collègue de peloton, le cyclotourisme est avant
tout le loisir familial inter-générations par excellence. Il se pratique à tout âge et à tous les
niveaux, sans chronomètre. Le vélo pratiqué avec mesure est un sport doux, une forme d'évasion vers la
nature. Plus de 20 millions de Français font du vélo, tous considérant à juste titre que la petite reine est un véritable remède anti-stress. Seulement, si la compétition est absente, l'effort est bien là. À l'origine, le vélo est une activité de plein air équilibrée, qui permet d'améliorer ses capacités pulmonaires, son rythme cardiaque et de renforcer sa circulation sanguine. Avec des efforts mesurés, sans pousser au-delà des limites personnelles, le vélo peut devenir un véritable art de vivre. Précurseur dans le monde du vélo, Paul de Vivie fut un grand défenseur des vertus du cyclotourisme. II démontra à une époque (1888) que l'on peut rouler longtemps, pour peu que l'on suive des règles de pratique et en ayant une bonne hygiène alimentaire et corporelle. Avoir un esprit sain dans un corps sain. Les accidents existent Si, avec autant de raisons, vous n'avez pas une envie folle d'enfourcher la bicyclette, c'est que la notion du plaisir et celle de la santé vous échappent. Néanmoins cette forme d'évasion doit être calculée, du moins préparée. Le cyclotourisme deviendrait vite un sport à risques si d'aventure il était pratiqué sans en connaître les consignes de base, notamment celle de trop présumer de ses forces. Il n'entraînera jamais de traumatisme important si chacun le fait simplement, sans cet esprit compétitif imprudent. Malheureusement, on déplore chaque année un nombre toujours trop élevé de décès sur un vélo lors de sorties hebdomadaires. Il y a quelques jours encore, le Vélo Club de Romilly a connu un véritable drame en perdant l'un des siens lors d'un brevet. Une sortie tout à fait banale pour ce passionné de vélo qui avait l'habitude de gravir fréquemment quelques cols et qui connaissait parfaitement tous les bons parcours autour de Romilly. Victime d'un malaise, il n'a pu être ranimé, il n'avait que 61 ans. C'était pourtant un vieux briscard du vélo, il en connaissait donc toutes les règles et ne manquait pas de les respecter. Cependant, son coeur s'est arrêté sur une petite route de Seine-etMarne. Le cas d'Alain Militzer n'est pas isolé, d'autres cyclos en France sont malheureusement victimes aussi de leur passion. Jean-Michel Richefort, Directeur Technique National, n'ignore pas ces graves situations. Comme tous les sports, d'endurance ou pas, arrivé à un certain âge, il y a des mesures préventives à respecter, confirme le DTN. Tout d'abord, chaque année, il est bon de passer une visite médicale complète accompagnée d'un bilan sanguin, sans oublier un test d'efforts. C'est un premier point. Par ailleurs, faire en sorte de maintenir une bonne hygiène de vie et surveiller son poids. Deux atouts majeurs pour rester en forme. Vous savez, on ne grimpe plus la côte de Montgueux à 50 ou 60 ans comme on a pu la monter à 20 ans. La plage d'endurance est moins étendue. Il faut éviter de se mettre en zone rouge. Prenez les sorties en groupe, bien souvent c'est le défi pour savoir qui arrivera le premier en haut de la côte. Là, c'est se mettre en zone rouge. C'est à ce moment que surviennent les accidents. Chez le cyclotouriste, le rapport poids puissance contribue à accélérer le rythme cardiaque. Il faut donc toujours rester en dedans de ses capacités physiques, sinon on risque le malaise. Chaque année on le constate, sur 120 000 licenciés, il y a au moins quatre ou cinq accidents. C'est toujours trop, reconnaît Jean-Michel Richefort. Notre commission ne manque pas de passer des messages aux clubs pour rappeler certains points, notamment en ce qui concerne l'échauffement. Si à 20 ans on le néglige un peu, à 40 ou 50 ans, c'est risqué. Il faut absolument que ces derniers s'échauffent un minimum d'un quart d'heure avant de prendre la route. Malheureusement, ils le font très rarement, conclut le DTN. Le cyclotourisme est avant tout un moyen d'améliorer son capital santé. La condition reste bien sûr de ne jamais confondre promenade et compétition, la ligne d'arrivée n'est pas la même.
Mieux vaut être en retard dans cette vie qu'en avance dans une autre. Certains cyclos devraient s'inspirer de cet adage |